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12 décembre 2014 5 12 /12 /décembre /2014 12:48

bombe.pngMille marmites, ça pétarade dans toute la ville. Pétards « Ben Laden », « Coco » ou « Spiderman », y a pas un instant de répit tellement ça canarde de partout. Tremblez braves gens les émules de Ravachol sont de sortie. Dès l'approche des fêtes de fin d'année, la tradition la plus choucarde de Guyane revient, c'est la tradition des pétards. Cette tradition consiste à balancer des pétards partout où c'est possible, surtout si c'est interdit. Du coup, chaque année, le préfet et les maires sont sur les dents et édictent des arrêtés pour interdire, ou tout du moins réglementer, l'utilisation de ces explosifs dans les lieux publics. Car oui, les aminches, ce sont bien de vrais explosifs que la jeunesse utilise. De la bonne poudre à « boum-boum » venue de Chine via le Suriname sans passer par la case taxes douanières ou bureau des normes françaises. Là, il faut dire que les chinois ils s'y connaissent bien en pétards, poudres explosives et autres artifices. Ça fait plusieurs milliers d'années qu'ils peaufinent la formule et le résultat est là. On se croirait revenu au temps de la Propagande par le fait quand, à la fin du XIXème siècle, Ravachol, Simon, Henry, Vaillant ou Meunier faisaient trembler les bourgeois à coup de marmites bourrées à la dynamite. Le bon populo chantait alors avec le Père Lapurge : « J'ai des pavés et de la poudre,/ De la dynamite à foison/ Qui rivalisent avec la foudre/ Pour débarbouiller l'horizon. » Légitimement lassés de se faire exploiter et de ne récolter que de pauvres miettes de leurs durs labeurs, les anars de l'époque pensaient venir à bout du capitalisme au son de l'explosion. Ainsi ils se vengeaient aussi d'un certains nombres d’exactions que les forces de répression avaient commises contre le peuple, en tirant sur des grévistes par exemple, pour protéger les intérêts de gros patrons bourgeois. Bon nombre de ces camarades anars ont d’ailleurs fini ici, au bagne, payant sévèrement leurs actes de guerre sociale. Si on ne peut honnêtement pas dire que les anars en sont à l’origine, il est plaisant de penser que, aujourd'hui, c'est cette tradition de résistance à l'oppression que perpétue la jeunesse guyanaise en dézinguant à tout va à coup de pétards. De toute évidence, le geste est là... reste à savoir quoi en faire. Car il ne suffit pas de savoir manier l’explosif encore faut-il le faire à bon escient. Dans cette affaire, une chose est sûre, pour que l'acte soit vraiment esthétique il faut qu’il prenne une dimension politique.

censure-copie-1.png

Ainsi, on rendra hommage à la la bonne et toujours d'actualité guerre sociale en chantant sur l'air de la Carmagnole :


Dansons la Ravachole, Vive le son, vive le son
Dansons la Ravachole, Vive le son de l'explosion.

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